Le mardi 28 octobre 2025, le RFC Liège recevait le Sporting Charleroi au stade de Rocourt pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de Belgique. Dans une ambiance électrique, le club carolo est parvenu à arracher la victoire en toute fin de rencontre grâce à un but tardif de Yassine Khalifi. Score final : 0-1.
Une soirée frustrante pour Liège, qui a tenu tête à un adversaire de division supérieure avant de céder à la dernière minute.
Un choc entre deux mondes : l’esprit coupe au rendez-vous
Ce duel entre le RFC Liège, pensionnaire de Challenger Pro League, et le RCSC Charleroi, club confirmé de Pro League, symbolisait parfaitement la magie de la Coupe.
Liège rêvait d’un nouvel exploit à domicile après avoir éliminé plusieurs équipes de divisions inférieures lors des tours précédents. De leur côté, les Zèbres de Charleroi souhaitaient redorer leur blason après un début de saison mitigé en championnat.
Dès les premières minutes, le ton était donné : Liège a choisi de presser haut, porté par un public compact et bruyant. Charleroi, plus prudent, a privilégié la maîtrise technique et les transitions rapides.
L’écart de statut ne s’est pas immédiatement ressenti sur le terrain : Liège a joué sans complexe, s’offrant même les premières situations dangereuses.
Première période : Liège domine, Charleroi attend
La première période fut équilibrée mais légèrement à l’avantage du RFC Liège.
Les Liégeois, disciplinés et combatifs, ont imposé un rythme soutenu. À la 27ᵉ minute, Pflücke tente une frappe tendue à l’entrée de la surface, repoussée du poing par le gardien Koffi.
Charleroi, bien regroupé derrière, a procédé en contres mais sans se montrer réellement menaçant.
Le capitaine liégeois, Benjamin Bouchouari, a donné le ton dans l’entrejeu avec un volume de jeu impressionnant, tandis que la défense emmenée par Zorzi et Nzinga tenait bon.
Les Zèbres, eux, ont semblé manquer d’inspiration offensive. Ni Badji, ni Heymans n’ont su trouver la faille dans une défense compacte.
À la pause : 0-0, mais les applaudissements nourris du public témoignaient de la satisfaction générale : Liège faisait mieux que rivaliser.
Deuxième mi-temps : le réalisme carolo fait la différence
Au retour des vestiaires, la rencontre a gagné en intensité. Charleroi, conscient du piège, a peu à peu repris la possession du ballon.
Le coach Felice Mazzu a procédé à plusieurs ajustements : entrée de Yassine Khalifi, repositionnement de Nkuba plus haut, et un bloc plus compact. Ces changements ont fini par peser.
À la 72ᵉ minute, première alerte sérieuse pour Liège : une tête de Bayo frôle le poteau gauche.
Liège réplique immédiatement par une frappe de Pflücke, détournée du bout des doigts par Koffi.
Les minutes s’écoulent, la tension monte, et tout le stade croit à l’exploit.
Mais à la 89ᵉ minute, sur une récupération haute, Khalifi se saisit du ballon à 20 mètres, élimine son vis-à-vis et déclenche une frappe puissante du pied droit qui trompe le portier Defourny.
0-1 pour Charleroi. Coup de froid dans les tribunes.
Le tournant : un penalty manqué dans les arrêts de jeu
Alors que tout semblait joué, le RFC Liège obtient un penalty dans les arrêts de jeu, après une faute de main de Descotte dans la surface.
Le stade retient son souffle. Pflücke s’élance… mais sa frappe s’écrase sur la barre transversale.
Charleroi échappe de peu à l’égalisation et file en huitièmes de finale.
Ce moment restera sans doute comme le tournant du match : Liège, valeureux et combatif, aura manqué de réussite au moment décisif.
Analyse tactique : rigueur contre intensité
RFC Liège : l’audace et la combativité
Liège a livré une prestation exemplaire sur le plan collectif. Compact défensivement, le bloc liégeois a bien résisté à la possession carolo. Le pressing haut, l’agressivité dans les duels et la qualité des relances courtes ont souvent mis Charleroi en difficulté.
Cependant, l’équipe a manqué de tranchant dans les 20 derniers mètres. Les transitions offensives étaient bien construites, mais le dernier geste a fait défaut.
Le penalty manqué illustre ce manque de réalisme qui coûte cher à ce niveau de compétition.
Charleroi : pragmatisme et patience
Charleroi a joué un match typique d’équipe expérimentée : sans briller, mais en contrôlant le tempo et en exploitant la moindre ouverture.
La solidité défensive, incarnée par Bager et Andreou, a permis de limiter les risques.
Offensivement, le coaching de Mazzu a été payant : l’entrée de Khalifi a changé la dynamique, apportant vitesse et percussion.
Le réalisme carolo en fin de match démontre une maturité tactique que l’équipe cherchait à retrouver depuis plusieurs semaines.
Les réactions d’après-match
Côté RFC Liège
« On a tout donné. C’est dur à encaisser, surtout avec le penalty raté. Mais on a montré qu’on pouvait rivaliser avec une équipe de D1. »
– P. Pflücke, attaquant du RFC Liège.
« Je suis fier de mes joueurs. On est sortis la tête haute. Ce groupe a un avenir. »
– E. Ancion, entraîneur du RFC Liège.
Côté Charleroi
« On savait que ce serait compliqué. Liège a fait un gros match, mais on a su être patients. »
– Yassine Khalifi, buteur décisif.
« Cette qualification va nous faire du bien moralement. On doit maintenant confirmer en championnat. »
– Felice Mazzu, entraîneur du RCSC.
Un résultat lourd de sens pour les deux clubs
Pour Charleroi : la relance
Cette victoire offre à Charleroi une bouffée d’air frais. Après plusieurs contre-performances en Pro League, le club avait besoin d’un match référence pour retrouver confiance.
Le but tardif de Khalifi pourrait symboliser le sursaut attendu.
Sportivement, cette qualification ouvre la voie vers les huitièmes de finale, où Charleroi pourrait affronter un adversaire plus prestigieux.
Moralement, elle renforce la cohésion d’un groupe souvent critiqué pour son manque d’efficacité.
Pour Liège : une défaite encourageante
Malgré la déception, Liège sort grandi de ce match. Le contenu proposé a séduit : intensité, engagement, et un vrai projet collectif.
L’équipe a prouvé qu’elle pouvait rivaliser avec un club de l’élite sur 90 minutes.
Cette prestation pourrait devenir un point de repère pour le reste de la saison en Challenger Pro League.
La frustration du penalty manqué laissera sans doute des regrets, mais aussi un sentiment de fierté d’avoir tenu tête à un adversaire plus expérimenté.
Statistiques clés du match
| Statistique | RFC Liège | Charleroi |
|---|---|---|
| Possession | 47 % | 53 % |
| Tirs totaux | 10 | 11 |
| Tirs cadrés | 4 | 5 |
| Corners | 6 | 4 |
| Fautes commises | 12 | 10 |
| Cartons jaunes | 2 | 1 |
| Penaltys | 1 (raté) | 0 |
Ces chiffres traduisent l’équilibre du match : Charleroi légèrement dominateur, mais sans écraser son adversaire.
La différence s’est jouée sur un détail : l’efficacité dans le dernier geste.
Focus : Yassine Khalifi, héros du soir
Entré à la 75ᵉ minute, Yassine Khalifi a changé le cours du match.
Le jeune milieu offensif marocain, souvent cantonné à un rôle de joker, a parfaitement exploité sa vitesse et sa fraîcheur physique. Son but à la 89ᵉ minute est l’exemple parfait du réalisme moderne : une action individuelle, une frappe limpide, un geste décisif.
Cette performance pourrait lui ouvrir davantage de temps de jeu dans les semaines à venir.
L’après-match : perspectives et enseignements
Pour Charleroi, la suite s’annonce intéressante : l’équipe poursuit sa route en Coupe tout en cherchant la stabilité en championnat.
Cette victoire difficile pourrait agir comme un déclic. Les automatismes reviennent, la défense retrouve de la solidité, et l’attaque montre plus de variété.
Pour le RFC Liège, cette élimination ne doit pas masquer les progrès réalisés. L’équipe a montré qu’elle pouvait exister face à un adversaire plus armé. L’objectif sera désormais de capitaliser sur cette performance pour rester dans le haut du classement en Challenger Pro League.
Conclusion : un match de Coupe à la saveur particulière
Ce RFC Liège – Charleroi (0-1) du 28 octobre 2025 restera comme un bel épisode de la Coupe de Belgique.
Un duel plein de suspense, une ambiance typiquement liégeoise, et un scénario cruel à la dernière minute.
Charleroi s’impose dans la douleur mais avec lucidité, tandis que Liège sort de la compétition la tête haute.
Le football belge prouve encore une fois que la Coupe n’est pas qu’une formalité : elle récompense la rigueur, le courage et… un soupçon de réussite.



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